Quand, en février 2012, nous vous proposions un point de vue sur le « cloud », nous réalisions déjà que la marche vers une délocalisation massive des données ne pourrait pas s’envisager autrement que sur des relations de confiance entre clients et hébergeur, garantissant aux clients non seulement un service et un support de qualité, mais également un contrôle total sur leurs données.
S’il n’est plus de doutes aujourd’hui, trois ans plus tard, sur les nombreux avantages du cloud – le travail collaboratif n’a jamais été aussi facile, et l’accès aux données en mobilité est, pour beaucoup déjà, parfaitement naturel, cette question de la localisation des données demeure importante. L’utilisation du cloud tente de faire oublier que si vos données sont accessibles depuis n’importe où, elles sont avant tout stockées physiquement, sur un serveur, quelque part. Un quelque part dont vous ignorez souvent tout.
Ce serait si simple si pour savoir où sont vos données, il vous suffisait de savoir où est le siège de votre hébergeur ! Mais évidemment, c’est plus complexe que cela… En effet, la plupart des grands noms du « nuage » ne peuvent vous assurer la localisation de vos données, puisque celles-ci voyagent souvent d’un centre de données (data center) à l’autre à travers le monde, quand elle ne sont pas même éclatées sur plusieurs centres, en fonction de critères de pertinence géographique, parmi d’autres que vous ne contrôlez pas.
En fait, plus courte est la distance qui vous sépare de vos données, plus rapide sera votre connexion à elles. C’est notamment pour cette raison qu’Apple, Amazon, ou Google ont tous investi plusieurs milliards d’euros ces dernières années dans la construction de gigantesques data centers européens. Pour l’utilisateur lambda, la localisation des données est avant tout déterminante car elle permet lorsqu’elle est judicieuse, d’obtenir de meilleurs débits.
Cependant pour les entreprises, la question de la localisation prend une toute autre ampleur, car elle amène à une question supplémentaire… celle de la confidentialité des données. En effet, les lois sur la protection des données étant très différentes selon les territoires, vous devez, pour évaluer le niveau de confidentialité de vos données, commencer par connaitre leur localisation.
C’est d’autant plus essentiel en France que depuis quelques semaines, la question est au centre d’une polémique plus large, celle dont fait l’objet le projet de loi sur le renseignement. Décriée par une multitude d’organisations de défense des libertés et Droits de l’Homme, ainsi que, et c’est ironique, par les juges anti-terroristes eux-mêmes, cette nouvelle législation entend permettre l’installation de dispositifs par les services de renseignement permettant d’intercepter les données de connexions des internautes, directement dans les infrastructures des hébergeurs, des fournisseurs d’accès à Internet et des réseaux de téléphonie mobile.
C’est le surnom qu’ont donné à ce nouveau dispositif les acteurs du numérique français, dont la grogne est unanime. Chez 1-more-thing, en tant qu’hébergeur, le sujet nous concerne évidemment, et c’est l’occasion pour nous de faire un point, puisque le texte a été voté, ce mardi à l’Assemblée Nationale.
Un rappel d’abord, de ce que cette nouvelle loi va changer, pour vous, qui hébergez en France vos données. Si l’on entend parfois que cette réforme ne fait qu’officialiser des pratiques en réalité utilisées depuis longtemps par les services de renseignement, elle rompt néanmoins un lien de confiance entre hébergeurs et clients, puisque ces écoutes ne sont plus soumises à autorisation d’un juge.
Ces techniques de surveillance sont imposées aux hébergeurs qui n’ont pas d’autre choix que de transmettre les informations sollicitées, en plus d’être tenus à la confidentialité la plus stricte quant à ces demandes.
Et même si la mobilisation des acteurs du numérique en France, et des hébergeurs plus particulièrement, a permis l’adoption d’un amendement au texte, pour rassurer quant à l’utilisation sélective qui sera faite des données, la polémique n’est pas close. Ces hébergeurs, et l’ensemble du secteur continuent le combat aujourd’hui et n’entendent pas se laisser faire. Par exemple, OVH, plus gros hébergeur français, envisage sérieusement de quitte le territoire.
Un point, finalement, pour rassurer nos clients : chez 1-more-thing, nous avons fait le choix depuis longtemps d’héberger nos serveurs en Belgique (où notre siège est situé). En effet, les serveurs de fmcloud.fm sont situés dans le data center LCL, disposant de salles blanches hautement sécurisées.
Lorsque vous hébergez vos données chez 1-more-thing, vous savez où elles se trouvent. Vous vous assurez dès lors de leur sécurité et de leur confidentialité. Et vous savez qu’elles ne sont pas soumises à ces nouvelles obligations légales.
Enfin, nous voulons apporter tout notre soutien aux acteurs du numérique qui craignent aujourd’hui pour l’avenir de leur secteur en France. Nous pensons que cette loi constitue une erreur stratégique majeure pour le développement du secteur technologique français.